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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/49

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autres. En cette année il fait faire hommage au roi des Romains pour son comté d’Asti. En 1442, il vend Beaugency pour sa rançon, à laquelle chacun travaille de son mieux. Ainsi cette même année, il reçoit, entre autres, 5,000 francs du pays d’Auvergne et 530 écus de la ville de Senlis. Il négocie un traité entre le roi d’Angleterre et le comte d’Armagnac. Mais la nécessité, le patriotisme, l’habile politique de Charles VII et peut-être la soi-disant tentative d’assassinat de 1441, commencèrent à le ranger à la politique royale. Il vient trouver le roi à Limoges, comme le représentant des princes rebelles, et il quitte Limoges comme représentant, auprès des princes, de la diplomatie de Charles II. Il le quittait plus riche aussi : il reçut 160,000 livres du roi. qui leva une taille pour l’aider à payer sa rançon. Les sommes énumérées plus haut faisaient partie de cet impôt, ainsi que 16,890 écus des aides de Saintonges, 26,200 des aides dû Languedoc, etc. Tout ne fut pas payé immédiatement ; en 1448 encore, il fallait batailler pour les derniers mille écus. Le roi joignit à ce don une pension de 10,000 livres tournois, qui fut portée à 18,000, en 1443, au mois de juin. Il était alors à Cognac avec sa femme et la comtesse d’Étampes. Le 28 juillet, il est de retour à Orléans. Il y fait don, à l’un des frères de la Pucelle, de l’Île-aux-Bœufs, domaine de 200 arpents. L’acte de donation présente cette curiosité, que le duc n’est pas convaincu de la mort de Jeanne ; il en parle seulement comme d’une absente.

Active année pour lui que celle de 1444. En février, il est à Blois, tout occupé de sa rançon, puis de celle de son frère, qui sort enfin de captivité pour 210,000 écus d’or. Il est chargé de traiter de la paix avec les Anglais. Il reçoit à Blois le duc de Suffolk, son ancien geôlier, le mène à Tours. Pourtant, les documents anglais ne nous l’y montrent pas assistant, le 24 mai, aux fiançailles de Marguerite d’Anjou et du roi d’Angleterre. Mais enfin, aidé du comte de Vendôme, de Bertrand de Beauvau et surtout de Pierre de Brézé, il conclut la trêve de Tours. Il accompagna le roi pendant la campagne de Lorraine, 1444-1445 ; c’est là, durant les fêtes de Nancy, que son frère vient le trouver, durant la solennité des noces de Ferry de Vandemont et d’Yolande de Lorraine. C’est là que nous le montre à plusieurs reprises la Chronique de