Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/538

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<poem style="margin-left:8em; font-size:100%"> RONDEAU CCLXXVIII. Quant me treuve seul, à part moy, Et n’ay gueres de compaignie, Ne demandez pas s’il m’ennuye, Car ainsi est il, sur ma foy. En riens Plaisance n’aperçoy, Fors comme une chose endormye, Quant me treuve seul, à part moy, Et n’ay gueres de compaignie. Mais s’entour moy plusieurs je voy, Et qu’on rie, parle, chante ou crye, Je chasse hors Merencolie Que tant haïr et craindre doy, Quant me treuve seul, à part moy.

RONDEAU CCLXXIX. Trop ennuyez la compaignie, Douloureuse Merencolie, Et troublez la feste Je Joye ; Foy que doy à Dieu, je vouldroye Que feussiez du pays bannie. Vous venez sans que l’on vous prie, Bon gré, maugré, à l’estourdie, Alez, que plus on ne vous voye. Trop ennuyez la compaignie, Douloureuse Merencolie, Et troublez la feste de Joye. Soussy avecques vous s’alye, Si lui dy je que c’est folie.