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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/70

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CHARLES D’ORLÉANS.

Car chascun d’eulx de grever estudie
Les vraiz subgietz de nostre Seigneurie,
Dont il est l’un et sera à sa vie,
                        Car son serment
De nous servir devant tous ligement
Avons receu, et pour plus fermement
Nous asseurer qu’il fera loyaument
                        Entier devoir,
Avons voulu en gage recevoir
Le cueur de lui, lequel, de bon vouloir,
A tout soubzmis en noz mains et povoir ;
                        Pourquoy tenus
Sommes à lui par ce de plus en plus ;
Si ne seront pas ses biens fais perdus
Ne ses travaulx pour néant despendus ;
                        Mais pour monstrer
À toutes gens bon exemple d’amer,
Nous le voulons richement guerdonner,
Et de noz biens à largesse donner ;
                        Tesmoing nos seaulx
Cy atachiez, devant tous nos féaulx.
Gens de conseil et serviteurs loyaulx,
Venus vers nous par mandemens royaulx,
                        Pour nous servir.
Donné le jour saint Valentin martir,
En la cité de Gracieux Desir,
Où avons fait nostre conseil tenir.
Par Cupido et Venus souverains,
A ce presens plusieurs Plaisirs Mondains.