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POÈME DE LA PRISON.

     Quoy que la nue de Tristesse
Par un long temps ait fait son cours ;
Après, le beau temps de Lyesse
Vendra qui donnera secours
À noz deux cueurs, car mon recours
J’ay en Espoir, en qui me fie,
Et en vous, belle, seulement,
Car jamais je ne vous oublie ;
Acquittés vous pareillement.


ENVOI

     Soyez seure, ma doulce amye,
Que je vous ayme loyaument.
Or, vous requier et vous supplie,
Acquittés vous pareillement.


BALLADE XV.

     Belle que je tiens pour amye,
Pensés, quelque part que je soye,
Que jamais je ne vous oublie ;
Et pource prier vous vouldroye,
Jusques atant que vous revoye,
Qu’il vous souviengne de cellui
Qui a trouvé peu de mercy
En vous, se dire je l’osoye.
     Combien que je ne dye mie
Que n’aye receu bien et joye,
En vostre doulce compaignie.
Plus que desservir ne saurove,
Non pour tant, voulentiers j’auroye
Le guerdon de loyal amy,