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Page:Charles d Orléans - Poésies complètes, Flammarion, 1915.djvu/86

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Qu’oncques ne trouvay jusqu’à cy
En vous, se dire je i’osoye.
     Je vous ai longuement servie,
Si m’est advis qu’avoir devroye
Le don que de sa courtoisie
Amour à ses servans envoye ;
Or faittes qu’estre content doye,
Et m’accordez ce que je dy,
Car trop avez Refus nourry
En vous, se dire je I’osoye.


BALLADE XVI.

     Ma Dame, vous povez savoir
Les biens qu’ay euz à vous servir ;
Car, par ma foy, pour dire voir,
Oncques je n’y peuz acquerir
Tant seulement un doulx plaisir,
Que, sitost que je le tenoye,
Dangier le me venoit tolir
Ce peu de plaisir que j’avoye.
     Je n’en savoye nul avoir
Qui peust contenter mon desir,
Se non quant vous pouvoye voir,
Ma joye, mon seul souvenir.
Or m’en a fait Dangier bannir,
Tant qu’il faut que loing de vous soye,
Parquoy a fait de moy partir
Ce peu de plaisir que j’avoye.
     Non pas peu, car de bon vouloir
Content m’en devoye tenir.
En esperant de recevoir
Un trop plus grant bien advenir ;