149 Histoire
^ i^AA, ^'Étrc entièrement détrufte par (es propret Habitans , & trois MifTionnaircs furent en grand danger d*y être enfevclis fous fcs ruines. Un Cacique fe révolta ouvcne- ment contre eux , & entraîna toute ù, Bourgade dans Ton parti. Ils cfruïercnt pu« bliquement les plus grandes avanies^ deux d'entre eux n'en furent pas même quittes pour des injures & des affronts : le Père Arenas fut un jour dangereufement bleffé à la tête par ces Furieux , & toiis fc virent abandonnés au point de ne pas même trou- ver un Enfant pour les fervir à l'AyriL. Bientôt la corruption des mcrurs dqjp prefque générale, & faifoit perdre to^ cfpérance de pouvoir remédier à un mal qui avoir gagné fourdement partout en même tems , & n'avoit éclaté qu'au mo- ment qu'il étoit devenu extrême. Commuât on Ces révolutions font beaucoup plus feu- y lemcdie. fibles à des cœurs vraiment apoftoliques , que les plus rudes perfécucions. Les Mit- /lonnaires des Itatines ne perdirent pour- tant point courage , & furent mettre à profit un de ces accidens , qui en foi pa- roiffoient n'avoir rien que de naturel , nuis qu'ils eurent le fecret de faire reconnoitre pour un effet de la jufte vengeance d'un Dieu irrité. Un Tigre affamé fe jetta dans la Bourgade , y dévora quatorze perfonnes, & y étouffa plufîeurs Bœufs & plufieurs Chevaux. Les Pères ne manquèrent pas de faire craindre aux Habitans que ce mal- heur ne fut que le prélude de bie'n d'autres plus fâcheux encore , s'ils ne fe hatoien.t d'appaifer le courroux du Ciel 3 & comme