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DU JAPON.

contre la religion, et réclama deux religieux pour Cochinotzu. La principauté d’Omura était presque toute chrétienne, et le zèle du prince Louis faisait espérer qu’il en serait bientôt de même du Gotto. Il était devenu roi par la mort de son père, et son zèle ne s’en était pas ralenti. Il lui restait bien peu de choses à faire pour détruire entièrement l’idolâtrie dans ses États, lorsque Dieu l’appela pour lui faire porter au ciel une couronne bien plus précieuse que celle qu’il portait sur la terre. Malheureusement, le tuteur de son fils était un prince idolâtre dont les persécutions arrêtèrent les progrès du christianisme dans cette contrée.

(1578) Quoique Civan, roi du Bungo, eût déjà mis le prince Joscimon, son fils aîné, sur le trône, il y était resté lui-même pour le former au grand art de régner. La reine son épouse ayant recommencé ses persécutions contre Cicatora et les chrétiens, le roi ne manifesta pas immédiatement son mécontentement, mais quelque temps après il fit dire à cette princesse qu’elle eût à se retirer chez son frère, et, pour lui, il épousa une dame qui se faisait instruire dans le christianisme, et qui fut baptisée bientôt après. Le roi lui-même, après de sérieuses réflexions, embrassa la religion du Christ, dont la vérité et la