prit alors le meilleur parti qui s’offrît à lui : il pria son père Civan de reprendre les rênes de l’État que ses faibles mains ne pouvaient tenir, et bientôt la paix et l’ordre furent rétablis. Ce fut vers ce temps que le P. Valegnani arriva à Vosuqui ; les deux rois lui firent l’accueil le plus favorable, et Joscimon lui renouvela la promesse de se faire baptiser, aussitôt que les troubles du royaume seraient entièrement apaisés. Le visiteur s’occupa avec les PP. Cabral et Froez d’établir des règlements exacts sur la manière dont les missionnaires devaient se comporter dans leurs rapports ordinaires avec les Japonnais, dans ce qui ne concernait pas la religion ; il apporta ensuite toute son attention à donner une forme convenable aux séminaires qu’il venait de former à Arima et à Fuchéo.
Le P. Valegnani visita ensuite Méaco, et fut fort édifié de la ferveur qu’y montraient les chrétiens. Il partit de cette ville avec l’empereur, qui s’en retournait à Anzuquiama, après avoir donné dans la capitale de l’empire une fête où il étala toute sa magnificence, mais qu’il ensanglanta par sa cruauté. Tous les nobles s’y étaient trouvés dans un appareil qui les aurait fait prendre tous pour les souverains d’un grand État, car on savait que cette somptuosité plaisait au prince.