Le dernier jour de leur marche, qui était le 22 mars, Julien de Nacaura fut saisi d’une fièvre violente, ce qui leur fit retarder leur marche, d’autant plus qu’ils auraient voulu entrer dans la capitale du monde chrétien, la nuit et sans être vus. Mais une compagnie de cavalerie que le pape avait envoyée à leur rencontre et à laquelle s’étaient réunis un grand nombre de gentilshommes, signala leur arrivée à la foule qui les attendait et qui les accueillit par ses acclamations. Grégoire XIII, qui sentait ses forces décliner, avait fixé le lendemain pour leur entrée publique et solennelle. Nacaura étant toujours fort malade n’aurait pu supporter cette cérémonie ; on le conduisit d’abord en carrosse au Vatican, où il baisa les pieds du Saint-Père ; il voulait attendre que le consistoire fût assemblé, mais Sa Sainteté l’ayant embrassé, l’engagea à se retirer, et lui promit d’assembler une autre fois le consistoire, afin qu’il eût la consolation de le voir.
Les autres ambassadeurs firent leur entrée solennelle avec la plus grande pompe. Les chevaux légers et la garde suisse du pape ouvraient la marche du cortège, puis venaient les voitures des ambassadeurs de France, d’Espagne et de Venise ; toute la noblesse de Rome à cheval marchait précédée de trompettes et de timbales. Les