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DU JAPON.

condono. Cette princesse, douée de la plus grande beauté et des plus brillantes qualités de l’esprit, résista pendant quinze ans aux persécutions continuelles de son mari qui la tenait comme prisonnière dans son palais, et mourut dans la foi qu’elle avait embrassée après de profondes réflexions. Souvent son mari avait changé ses officiers et toutes les personnes qui l’approchaient, mais c’étaient autant de conquêtes qu’il préparait à la doctrine chrétienne ; aucun de ceux qui l’entendaient ne pouvait résister à la douceur et à la force de ses discours.

Tandis que la chrétienté du Japon prenait ainsi de nouvelles forces, l’Église du Bungo était dans la désolation. Joscimon, qui avait d’abord montré une grande ferveur, cédant aux instigations de son oncle Cicatondono, et craignant de déplaire à Cambacondono, obligea les missionnaires de quitter ses États. Il avait surtout pour but d’humilier Scingandono, un de ses parents, fort zélé pour la religion. Après avoir pris ces mesures qu’il croyait devoir être fort agréables à l’empereur, Joscimon se rendit à Ozaca ; mais là il reçut un sanglant affront, car Cambacondono le reçut fort mal, et montra, au contraire, qu’il faisait grand cas de Scingandono, le plus grand homme de guerre, dit-il, qui fût dans le Bungo. De retour