de Portugal, si la Providence ne leur avait envoyé de temps en temps quelques dons que leur faisaient les princes chrétiens ou les commerçants de Macao.
Le gouverneur d’Ozaca, qui avait reçu ordre de donner des gardes aux religieux de Saint-François, crut devoir prendre la même mesure à l’égard des Jésuites ; mais il ne s’en trouva à Ozaca qu’un seul, avec deux prosélytes. Ce Jésuite se nommait Paul Miki, les deux prosélytes étaient Jean Soan et Diégo ou Jacques Kisaï, tous trois Japonnais. Les Pères de Saint-François se rencontrèrent au nombre de six, dans les villes d’Ozaca et de Méaco ; savoir : trois prêtres, un clerc et deux laïques.
À la suite de ces arrestations, le bruit se répandit aussitôt qu’on allait faire main basse sur tous les chrétiens qu’on trouverait dans les églises ou avec un missionnaire, et cette nouvelle excita dans tous les cœurs des fidèles une joie et un désir du martyre qui causèrent de l’admiration, même aux idolâtres. Ucondono fut le premier qui donna, dans cette rencontre, à toute l’Église du Japon l’exemple de ce courage dont nous verrons tant de traits surprenants dans la suite de cet ouvrage ; il se rendit aussitôt auprès du P. Gnecchi, pour avoir la consolation de mourir avec ce