vère. Le concours des fidèles de tout le Ximo qui venaient adorer les précieuses reliques des confesseurs fut si grand, que les officiers de l’empereur s’en alarmèrent et prirent des mesures sévères pour l’empêcher, ou du moins pour le diminuer.
Le martyre des vingt-six chrétiens n’avait fait que raviver le zèle dans les royaumes d’Arima, de Firando et de Bungo ; l’empereur en étant instruit, au moment où il allait se rendre à Nangoya pour activer par sa présence la guerre de Corée, ordonna de rassembler à Nangazaqui tous les missionnaires qui étaient répandus dans les environs et de les embarquer sur les premiers vaisseaux qui feraient voile pour la Chine ou pour les Indes. Il excepta de ses dispositions le P. Rodriguez, son interprète et quelques Jésuites, pour le service des Portugais. Pour adoucir Tayco-Sama par une apparente déférence, il fut décidé que l’évêque du Japon retournerait à Macao ; on abandonna le noviciat et le collège d’Amacusa ; quelques religieux se rendirent ostensiblement à Nangazaqui, pendant qu’un plus grand nombre se répandaient en cachette dans les provinces. L’évêque mourut sur mer d’une fièvre lente, et presque en même temps la religion perdait le P. Louis Froez.