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HISTOIRE

promenés comme des criminels dans les rues d’Ozaca et à avoir la tête tranchée. Tsucamidono montra jusque sur l’échafaud une grandeur d’âme et une piété que ses ennemis mêmes furent forcés d’admirer, et il expira en prononçant les noms sacrés de Jésus et de Marie. Le fils aîné de Tsucamidono, qui avait hérité des belles qualités et des vertus de son père, s’était réfugié chez le roi de Nangato ; mais celui-ci crut assurer sa réconciliation avec Daysu-Sama en lui envoyant la tête du jeune prince.

(1601) Si quelque chose eût pu consoler les ouvriers de l’Évangile au milieu de tant d’afflictions, c’eût été la manière dont le régent agit avec eux, quand il se vit maître de l’empire. Il leur permit d’élever des établissements à Méaco, à Ozaca et à Nangazaqui, et se montra pour eux plein d’estime et d’amitié. Plusieurs religieux de différents ordres arrivèrent à cette époque des Philippines, et ce renfort eût été précieux si tous eussent agi de concert ; mais les anciens préjugés subsistaient et empêchaient toujours une union qui eût été si utile aux intérêts de la religion. D’un autre côté, les missionnaires trouvaient de nouveaux protecteurs : le jeune roi de Buygen avait obtenu le royaume de Chicugen en échange du sien, et il y appela les religieux ;