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HISTOIRE

blissait beaucoup le lien qui le tenait attaché à Jésus-Christ. L’archevêque de Goa mit fin à ce schisme en déclarant le provincial des Jésuites, seul administrateur de l’évêché du Japon, et sa sentence fut depuis confirmée par un bref de Paul V.

(1615) Cependant les Anglais et les Hollandais ne cessaient d’effrayer le Cubo-Sama de l’ambition effrénée des Espagnols et des Portugais ; d’un autre côté, le gouverneur de Nangazaqui ne cessait de calomnier les chrétiens, disant qu’un des principaux dogmes de leur religion leur faisait un devoir d’adorer les criminels condamnés au plus ignominieux supplice. Enfin le Cubo-Sama, circonvenu de tous les côtés, rendit un édit qui enjoignait à tous les prêtres et religieux qui suivaient la croyance des Portugais, de sortir incessamment de toutes les terres de l’empire, et à tous les Japonnais qui avaient embrassé leur doctrine d’y renoncer au plus tôt, sous peine de mort.

Jamais volonté souveraine ne fut plus promptement exécutée : des officiers furent envoyés de toutes parts pour renverser ce qui restait d’églises sur pied, et tout ce qu’on put découvrir de missionnaires fut conduit à Nangazaqui pour y être embarqué sur les premiers navires qui sortiraient du port. Mais les chrétiens ne montraient