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HISTOIRE

ches, et on parvint encore à s’emparer du père Galvez et d’un grand nombre de chrétiens renommés pour leur ferveur, ou qui étaient accusés d’avoir caché des missionnaires.

L’empereur, informé de ces circonstances, condamna cinquante de ces prisonniers à mourir par le feu. Le jour de l’exécution étant arrivé, on divisa les patients en deux bandes. À la tête de la première était le père de Angelis, monté sur un mauvais cheval, et portant sur ses épaules un écriteau où l’arrêt de sa mort était écrit en gros caractères ; le père Galvez conduisait la seconde. Grand nombre de soldats les environnaient, et on les conduisit ainsi hors de la ville dans un lieu où s’était réunie une multitude infinie ; toute la cour s’y trouvait, et les princes et seigneurs avaient fait retenir les premières places. La joie et la constance que firent paraître ces généreux chrétiens au milieu des flammes rendirent un témoignage fort glorieux à la religion, et les infidèles se retirèrent en avouant que les forces de la nature n’allaient point jusque-là. Cette exécution fut suivie de beaucoup d’autres où l’on massacra bien plus de victimes. Les bourreaux poussèrent l’inhumanité jusqu’à immoler un nombre infini de jeunes enfants.

L’empereur s’étant déclaré d’une manière aussi