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Page:Charlevoix - Histoire et description du Japon.djvu/278

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HISTOIRE

santé, et on lui trancha la tête, parce que le lendemain était une fête pendant laquelle il était défendu de tourmenter les criminels.

(1638) Cependant les Portugais, confinés dans la petite île qu’on leur avait bâtie, et qui est cette même île de Désima qui sert aujourd’hui aux communications avec les Hollandais, se flattaient qu’au moins on les y laisserait exercer tranquillement le commerce, lorsqu’un accident inattendu vint ruiner leurs espérances et porter le dernier coup à la chrétienté du Japon. Les fidèles de l’Arima, poussés à bout par la dureté de leur roi, destitués de pasteurs qui les soutinssent et les consolassent, après avoir longtemps gémi dans le silence, prirent enfin conseil de leur désespoir et se révoltèrent ouvertement. Ils étaient au nombre de trente-sept mille combattants, et après avoir mis à leur tête un jeune prince de la famille de leurs anciens rois. Ils se saisirent de Ximabara. Le roi d’Arima et le gouverneur de Nangazaqui comprirent bien que des désespérés, dans un poste de cette importance, ne seraient pas aisés à forcer. Ils en écrivirent à l’empereur, qui en jugea comme eux et qui crut qu’il ne fallait rien moins que toutes ses troupes pour étouffer ce commencement de guerre civile. Ces forces marchèrent avec une extrême diligence, et