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DU JAPON.

sieurs démêlés entre les Japonnais et les Hollandais, et les premiers poussèrent si loin l’animosité, que les Hollandais, ne se trouvant plus en sûreté dans leur île, annoncèrent au gouvernement qu’ils allaient renoncer au commerce du Japon.

Ils se flattaient que cette menace rendrait les Japonnais plus traitables, mais ils s’étaient trompés dans leur calcul. On ne répondit point à leurs réclamations, mais il arriva de la cour de nouveaux ordres plus sévères, qui portaient, entre autres dispositions, que désormais, dès qu’un navire hollandais arriverait au Japon, on en enlèverait le gouvernail. Cette exigence choqua tellement Wagenaar, qu’il prit sur-le-champ le parti de retourner à Batavia : mais il y était à peine arrivé, qu’on le fit repartir pour aller encore en ambassade à la cour de Yedo. Il revint donc à Nangazaqui, d’où il partit pour la cour, le 10 février 1659. Il apprit en arrivant que le grand protecteur des Hollandais, Sicungundono, cassé de vieillesse, s’était retiré et ne s’occupait plus d’affaires publiques. Il ne laissa pas cependant d’avoir une audience assez favorable de l’empereur. Les frais de cette ambassade furent immenses et sans compensation ; Wagenaar ne put pas même se faire payer de ce qu’il avait vendu dans les voyages précédents aux seigneurs de la cour.

(1672) Les rapports commerciaux entre les