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HISTOIRE

entièrement entre les mains des gouverneurs de Nangazaqui, il n’est permis de vendre qu’en présence de leurs subdélégués : les principaux officiers de l’île doivent aussi y assister, et le premier interprète y préside, tandis que les deux directeurs, celui qui est nouvellement arrivé et celui qui doit retourner aux Indes, n’ont rien à faire et ne peuvent rien dire.

On n’expose qu’une espèce de marchandise à la fois : ceux qui veulent acheter donnent des billets signés d’un nom supposé sur lesquels est marqué le prix qu’ils veulent donner de chaque chose, et ils lâchent plusieurs de ces billets avec différents prix, afin de voir comment ira la vente et de s’en tenir au plus bas, s’il est possible. Les directeurs hollandais ouvrent d’abord ces billets et les séparent selon le prix qui est offert, puis ils les remettent à celui qui préside, lequel les lit à haute voix les uns après les autres, commençant par ceux qui offrent davantage. À chaque billet, il demande par trois fois quel est l’offrant, et si personne ne répond, il prend le suivant, et continue ainsi jusqu’à ce que quelqu’un se présente et s’approche pour signer son billet de son vrai nom ; la marchandise lui est aussitôt adjugée, et l’on passe à une autre. Il est ainsi du reste, jusqu’à ce que tous les droits soient levés et que la gomme marquée par l’empereur soit fournie ; ce