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HISTOIRE

touchant la terre des mains et presque du front. Les Hollandais sont conduits à l’appartement qui leur est destiné, et ils n’y sont pas plutôt entrés que toutes les avenues, les portes, les fenêtres et toutes les autres ouvertures sont fermées et clouées ; les gardes et les valets du cortége peuvent seuls les approcher pour les servir. Au moment de partir, le directeur paie la dépense en espèces d’or qu’il met sur une petite table ; l’hôtellier va les prendre en se traînant sur les mains et sur les pieds.

Le directeur s’arrête ordinairement quelques jours à Méaco, où il rend une visite de cérémonie au gouverneur, qui le reçoit toujours avec grand appareil et à qui il doit faire des présents. La même chose se pratique à Ozaca, qui n’est qu’à une bonne journée de cette ancienne capitale. Mais, dans la première de ces deux villes, la première visite et les plus riches présents doivent être pour le président du tribunal de la justice qui est la troisième personne de l’empire. Depuis Ozaca jusqu’à Yedo, le directeur ne séjourne nulle part ; il entre dans cette dernière ville par le long faubourg de Sinagawa, où, après avoir marché pendant trois quarts de lieue, il se repose dans une petite hôtellerie qui se trouve au milieu de ce faubourg. On jouit de là du plus beau point de