Page:Charlevoix - Histoire et description du Japon.djvu/40

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ceux dont nous aurons à parler ont été d’abord connus.

Il ne paraît pas que les Japonnais aient beaucoup cultivé les sciences spéculatives, si l’on en excepte les matières de religion. Ils ont trois sortes d’époques chronologiques, dont la première commence avec le règne de Syn-Mu, le premier de leurs empereurs et le chef de la dynastie qui est encore aujourd’hui sur le trône ; elle précède l’ère chrétienne de six cent soixante ans. Ils ont reçu les deux autres des Chinois.

Les Japonnais ne négligent rien pour cultiver l’esprit des enfants, et les femmes reçoivent une éducation aussi soignée que celle des hommes. On s’applique de bonne heure à former le cœur et la raison des enfants ; ensuite on leur donne des leçons d’éloquence, de morale, de poésie et de peinture. Ils ont un goût parfait pour l’éloquence, et leurs discours sont très-pathétiques. Ils réussissent aussi très-bien dans les pièces de théâtre, et leurs décorations sont fort belles. Ils ont un goût particulier pour la peinture, mais ils connaissent peu les lois de la perspective ; ils excellent surtout à peindre des figures d’oiseaux, de fleurs, et autres semblables. Quant à la musique, elle est fort insipide, ils n’ont ni voix, ni méthode, ni aucun instrument qui mérite qu’on en parle.