tempérament d’artiste. Son inspiration en procède et
devient impuissante en dehors de la scène. Celle-ci,
est tellement indispensable à la musique d’Auber
qu’on ne peut l’en détacher sans lui faire perdre la
plus grande partie de son mérite. Ses chants faciles,
qui se gravent si vite dans la mémoire, se parlent
plus qu’ils ne se chantent. Les véritables airs de
chant, tels qu’on en trouve si abondamment dans
Boïeldieu, dans Méhul, sont si rares chez l’auteur,
des Diamants de la Couronne, qu’on peut les
compter, Et à quelle distance encore se tiennent-ils
par la coupe et l’inspiration de ceux de ses devanciers !
Malgré les réserves que notre conscience de critique nous a conduit à faire, disons, en finissant, qu’Auber fut cependant assez grand pour s’imposer, sinon à l’admiration, du moins à la faveur de l’Europe entière.