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tempérament d’artiste. Son inspiration en procède et devient impuissante en dehors de la scène. Celle-ci, est tellement indispensable à la musique d’Auber qu’on ne peut l’en détacher sans lui faire perdre la plus grande partie de son mérite. Ses chants faciles, qui se gravent si vite dans la mémoire, se parlent plus qu’ils ne se chantent. Les véritables airs de chant, tels qu’on en trouve si abondamment dans Boïeldieu, dans Méhul, sont si rares chez l’auteur, des Diamants de la Couronne, qu’on peut les compter, Et à quelle distance encore se tiennent-ils par la coupe et l’inspiration de ceux de ses devanciers !

Malgré les réserves que notre conscience de critique nous a conduit à faire, disons, en finissant, qu’Auber fut cependant assez grand pour s’imposer, sinon à l’admiration, du moins à la faveur de l’Europe entière.

Octobre 1871.