bien loin derrière eux cette cantate. Elle n’en a
pas moins été chaleureusement accueillie par le public
délicat de la Société des Concerts.
Les soli ont été chantés par Mme Weldon, la première interprète de Fœuvre à Londres. Appartenant par sa naissance à une ancienne famille de Gornouailles, elle est aujourd’hui la femme d’un capi* taine de l’armée anglaise. Ses succès dans les salons, et plus encore ses enthousiasmes pour la musique de M. Gounod, en vont, dil-on, faire une artiste.
Ce qui frappe chez Mme Weldon, c’est le timbre de sa voix, d’une intensité très-originale. Celle-ci est homogène dans tout son registre, juste, et, je le répète, d’un timbre inconnu dans le midi de l’Europe, C’est du métal anglais. Il n’y a chez cette femme ni style ni âme. Elle ignore, je crois, l’art du chant, l’art de phraser ; ou plutôt il n’y a point d’art du tout chez Mme Weldon, pas plus qu’il n’y a d’émotion. On dit qu’elle se prépare au théâtre sous l’habile direction de M. Gounod. Il faut donc attendre, pour se prononcer sur l’avenir de cette nouvelle cantatrice.[1]
- ↑ Mme Weldon n’avait pas encore débuté sur la scène, en mai 1873. Elle se contente de chanter dans les concerts la musique de M. Gounod, établi à Londres depuis nos désastres.