Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol1, 1874.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 124 —


servatoire, officier de la Légion d’honneur et membre de l’Institut de France. Tels sont ses titres. Ses œuvres, les voici : il a écrit des mélodies, ou, pour me servir d’une expression allemande, faute d’en trouver une bonne en français, des lieders, d’une grâce, d’un coloris, d’une délicatesse de style et d’un sentiment qui le placent au premier rang dans ce genre. Il a donné plusieurs opéras-comiques, entre autres la Nuit de Noël, le Père Gaillard, les Papillotes de M. Benoist dans lesquels se trouvent des morceaux de maître, et une partie d’un délicieux ballet : le Diable amoureux. Il a composé des symphonies que la Société des concerts exécute trop rarement enfin de la musique de chambre, daps laquelle ou il excelle.

Cependant le nom de M. Henri Reber est peu connu du grand public. Il n’est pas populaire. Ajoutons que M. Reber ne semble pas tenir beaucoup à cette popularité dont tant d’artistes sont jaloux. En effet, rien dans le caractère de ses ouvrages ne prouve qu’il l’ait recherchée. S’il est vrai que l’artiste à succès est presque t oujours expression de la société dans laquelle il vit, on ne doit pas s’étonner que M. Reber ait travaillé sans grand souci de la popularité, dans une époque avec laquelle il