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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol1, 1874.djvu/136

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travaux une place honorable parmi les compositeurs de second ordre, fut l’ami de Berlioz et l’élève de Liszt comme pianiste.

Léon Kreutzer, son neveu, né à Paris, le 23 septembre 1817 et mort en 1868, avait appris les premiers éléments de la composition de M. Benoît, professeur au Conservatoire. Mais la règle stricte ne pouvait suffire à un esprit aussi ardent que le sien, et il s’en affranchit bientôt pour ne suivre que sa propre inspiration. Associé par tempérament, par l’indépendance de son caractère et de ses principes au mouvement romantique musical dont le chef d’alors était Berlioz, Léon Kreutzer sut cependant conserver, presque toujours, dans la forme, un ordre excellent des parties ; aussi, se rattache-t-il, par ce côté, bien plus à Mozart et à Beethoven qu’à Berlioz.

Travailleur capricieux et solitaire, ennemi du bruit et de la réclame, exclusif, passionné pour le grand art, indifférent sur ses intérêts artistiques ou autres, compositeur d’un talent solide et original, « Kreutzer aurait pu, dit Fétis, prétendre à des succès plus éclatants, si, se tenant moins à l’écart et plus soigneux de sa renommée, il se fut donné quelque peine pour faire connaître ses œuvres, très-variées d’ailleurs, et s’il eût attaché plus de prix à l’opinion publique ;