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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol1, 1874.djvu/15

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le goût et abrutissant l’intelligence des masses. Dans un discours récent M. le ministre de l’Instruction publique, en réponse à certaines plaintes très-fondées d’un député, disait :

« Quant à la question générale, je dirai comme lui que rien ne serait plus déplorable que de tolérer les mauvais enseignements donnés par le théâtre ; ils font peut-être plus de mal encore que les mauvais enseignements donnés par les livres. »

« J’ajouterai avec la majorité de l’Assemblée : C’est vrai ! Et, bien que ces paroles s’appliquassent plutôt aux œuvres dramatiques qu’à la musique, il n’en est pas moins évident que le mal, pour être d’une nature différente, n’en existe pas moins. D’ailleurs nos théâtres de vaudevilles ne sont plus que des boîtes à musique où règnent la Grande Duchesse de Gérolsteïn, les Brigands et l’Œil crevé. Nous nageons dans le burlesque, dans la farce éhontée, dans la blague à outrance, et cela au beau pays de l’esprit, du goût et de la grâce ! Quelle amère ironie ! Sont-ce là les fruits que devait nous donner la liberté des théâtres ? Et cette fameuse liberté, dont les promoteurs n’avaient sans doute pas prévu les tristes conséquences, n’en