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basse chantante, c’est-à-dire qui sache chanter ; or, j’en suis fâché pour nous et pour M. Monari-Rozza, mais il n’a ni voix, ni art. Mlle Rubini fait ce qu’elle peut, mais son jeu laisse encore beaucoup à désirer.

Sur Mmes Alboni et Penco retombait donc tout le poids de cette première représentation. Toutes deux Font supporté à leur gloire. Mme Alboni joue et chante le rôle de Fidalma comme il ne le sera plus après elle. Mme Penco déploie dans celui de Carolina toutes les ressources de son talen si souple. Obligée de lutter contre le diapason constamment très-élevé dans ce rôle, elle n’en a pas moins triomphé des obstacles avec une rare adresse, et l’on s’est à peine aperçu de ses efforts.

Le public paraissait surpris en écoutant cette ravissante partition, moins brillante certainement, mais d’un style plus élevé peut-être, que son pendant : Il Barbiere. Cet étonnement du public s’explique par le fait que les interprètes n’en connaissent plus l’accent et que l’instrumentation dle-même, si fine, si discrète, si spirituelle, si élégante et par certains côtés si scénique, est plutôt effleurée que rendue.