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tre autres le beau duo entre le comte et Paolino, le trio si comique entre les deux soprani et la basse : Cosa fareti via superlate. On a trouvé, sans doute, que ce dernier morceau, qui dure à peine deux minutes, « faisait longueur. » Par sa verve comique, il est d’un effet certain, aussi est-il toujours et partout bissé. Ajoutons que, précédant le récitatif dramatique de Carolina, il double l’effet de celui-ci. C’est une faute de supprimer ce trio, en même temps qu’une irrévérence. Quand donc les metteurs en scène et les artistes voudront-ils bien ne pas préjuger des goûts du public ! Se trouvera-t-il toujours dans les théâtres de ces Polonius, comme les appelait Berlioz, qui coupent, tranchent à droite et à gauche, sans savoir ce qu’ils font. Vous verrez qu’un jour il s’en rencontrera un qui proposera de retrancher le duo du quatrième acte des Huguenots, sous prétexte qu’il fait longueur ! c’est l’expression consacrée.

La voix de M. Gardoni s’éteint, hélas ! Ne pouvant plus chanter le rôle, il l’a murmuré avec talent et distinction. M. Borella, la basse, possède une certaine verve ; il en a peut-être trop. Il prend pour de la gaieté ce qui n’est que bruit et agitation. Le personnage du comte de Robinson exige une