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l’orchestre était très-restreint ; donc ils furent conduits à traiter les voix pour ainsi dire symphoniquement en tirant des effets que l’instrumentation moderne aurait tort d’absorber.

J’arrive maintenant à l’exécution d’Acis et Galatée, dont on ne saurait trop féliciter M. Bourgault-Ducoudray, non-seulement à cause de la perfection qu’il lui a donnée, mais surtout pour le respect dont il l’a entourée. Ce n’est pas l’œuvre, réorchestrée par Mozart ou par l’irrévérencieux M. Costa, l’habile chef d’orchestre anglais, mais Handel lui-même, son œuvre, telle qu’il l’a conçue et écrite. Et malgré le sceau qu’a voulu imprimer Mozart à l’œuvre de l’un de ses prédécesseurs, nous n’inclinons pas moins à penser que les chefs-d’œuvre doivent être, avant tout, respectés, et par conséquent que M. Bourgault-Ducoudray fait bien de nous donner l’instrumentation même de l’auteur. Notre avis est que c’est un sacrilège de surcharger l’élément vocal, traité dans toute sa pureté, dans toute sa puissance et, comme je l’ai dit, symphoniquement par Handel, de sonorités instrumentales dont il peut se passer.

La pastorale d’Acis et Galatée, traduite par M. Sylvain Saint-Étienne, est l’une des œuvres légères du maître ; son exécution, dirigée par le bras