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miers jours, ont, sans doute, fait leur éducation musicale sur le toit ou aux fenêtres de quelque maîtrise, car, dans leurs joyeux gazouillements on retrouve la cadence et les formules de l’école. Aussi peut-on dire que les oiseaux qui chantent dans la Pastorale de Beethoven, n’ont jamais hahité que les hois, tandis que ceux de Handel sont de véritables oiseaux savants.

Je citerai l’air d’Acis : « Où te trouver, ma fleur d’amour ? » un air de Galatée : « Quand la Tourtelle, » d’un naturel et d’une grâce qui font déjà pressentir Haydn : l’air de Polyphème : « J’enrage » avec son beau récit, véritable chant d’amour d’un cyclope à la fois bouffe et sauvage ; l’air de Damon : « Ô beau berger, » dont les triolets ont été exécutés avec charme et une remarquable agilité par Mme Isaac ; le trio de Galatée, d’Acis et de Polyphème ; enfin le dernier air de Galatée, sur un délicieux accompagnement d’un rhythme ostinato, que Mme Barthe-Banderali a rendu dans des accents très-poétiques.

Si les morceaux de cette pastorale n’ont pas tous la même valeur, tous ont de la valeur. Il est bien à désirer qu’on les réentende l’année prochaine, que ces auditions se multiplient, qu’elles reviennent à épo-