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timbales et des trompettes ! C’est superbe, grandiose, titanesque ! Il faut entendre ces oratorios à Londres exécutés par douze cents c’îanteurs et instrumentistes ? C’est admirable ! Et cependant nous prétendons que les Anglais ne sont pas musiciens ! Si leurs banquiers, leurs lords, ne disent pas à tout propos qu’ils adorent la musique, en revanche, ils la protègent !

Tous les chœurs de la Fête d’Alexandre, malgré leurs difficultés, ont été dits en perfection par les cent vingt choristes de M. Bourgault-Ducoudray. Deux des solistes, MM. Bosquin et Bouhy, méritaient les applaudissements qu’on leur a prodigués, le premier dans l’ode à Bacchus et dans l’air du Combat ; le second dans les récits et les deux airs du ténor. Voilà déjà plusieurs fois qu’il m’est donné d’entendre M. Bosquin dans la musique classique, où il fit avec succès ses débuts au théâtre Lyrique (l’Iphigénie de Gluck). Je dois dire qu’il semble fait pour l’interpréter. Sa voix, qui résonne peu dans la musique moderne, se développe, au contraire, dans les mouvements lents des chants des vieux maîtres. Le talent et le style de l’artiste, s’agrandissent au contact du Beau : aussi ne serions-nous pas surpris si, quelques jours, M. Bosquin ob-