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Ô Mozart ! tu triomphes du temps, des plaisants lourds et grotesques, et, comme le dit Rabelais « des extracteurs de quintescence, très précieux… inventeurs de l’incompréhensible ! »

Maintenant que j’ai jeté mon cri d’admiration, je veux faire en quelques mots l’historique des Noces de Figaro. C’est en 1783, et après avoir abandonné la partition de l’Oca del Caïro, que Mozart s’occupa de cet opéra avec da Ponte. En 1785, entièrement absorbé par le travail, il en était réduit à vendre pour deux ducats ses deux concertos en sol mineur et en mi-bémol majeur !

Son père nous apprend, dans une lettre adressée à sa fille, le 11 novembre 1785, que pressé d’en finir avec les Noces, son illustre fils « travaille toute la matinée et donne ses leçons dans l’après-midi ! » Au mois d’avril 1786, il écrit de nouveau à sa fille : « Le Nozze di Figaro seront jouées le 28 avril. Malgré les intrigues, la pièce réussira, et ce sera un succès merveilleux qui fera taire la coterie Salieri. Au dire de Dussek, ton frère triomphera de toute la cabale par son rare talent »[1].

  1. Histoire de Mozart, d’après G. N de Nissen, traduite par M. Albert Sowinski.