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C’est cette fougue dans le débit de Chérubin que nous n’avons pas retrouvée dans le chant de Mme Carvalho.

À côté d’elle, Mlle Battu, qui paraissait pour la première fois à rOpéra-Gomique, a remporté une victoire aussi éclatante que celle de son page. Un peu étonnée au début, dans le dialogue, dont elle n’a pas l’habitude, elle s’est montrée grande cantatrice, cantatrice de style et d’expression dans ses deux beaux airs. Elle a du recommencer l’air Dove son du quatrième acte, ainsi que le duetto suivant avec Mme Carvalho. La salle entière s’en est montrée ravie.

Il faut savoir gré à Mlle Cico de ses efforts ; mais le rôle de Suzanne demande trop de vivacité pour qu’elle puisse le bien rendre. Elle y a cependant, parfois, fait preuve de talent.

M. Melchissédech tient avec distinction le rôle de comte ; celui de Figaro est généralement écrit trop bas pour M. Bouhy. Il avait à lutter contre cette difficulté et il en a presque triomphé. Sa diction est intelligente et sa voix bien posée mais un peu sourde.

Dans les petits rôles, il faut signaler le talent de comédienne de Mlle Decroix et la grâce de Mlle Du-