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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol1, 1874.djvu/18

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les dix dernières années de l’empire, sur les théâtres soi-disant élégants.

« Toutefois, je me hâte de laver de cet affront la haute et vieille société française, qu’on a vu protester par son abstention contre cette dépravation du goût et des mœurs. C’est sur les parvenus, les enrichis du dernier règne, mêlés aux étrangers des deux mondes, qu’il faut en faire retomber la faute et la responsabilité. Le plus fêté de ces empoisonneurs est un Allemand d’origine auquel une ambassadrice étrangère donnait sa protection en assistant à toutes ses pièces, entourée de sa coterie, en même temps que Thérésa, reçue dans son salon, devenait l’objet de sa faveur !

« Je n’ai fait qu’esquisser le mal, mon cher ami, et il vous appartient en le regardant de près d’y porter remède sans retard, car vous êtes le directeur des Beaux-Arts, et vous ne voudrez pas que ce qu’il y a de plus noble dans les sociétés civilisées devienne un instrument de dépravation. Sans prétendre vous indiquer les moyens de sauver l’art musical en France d’un tel abaissement, je veux cependant, dans la mesure de mes forces vous soumettre mes idées à cet égard.