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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol1, 1874.djvu/182

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Mon enfant, né heureusement, fut accueilli par les applaudissements. Un morceau fut bissé et l’on me rappela. L’artisteparut, mais je ne me montrai pas. » D’après ces lignes, Sylvana n’obtint qu’un médiocre succès. Un seul morceau fut bissé, et Weber, quoique encore bien jeune (il n’avait que vingt-quatre ans), ne crut pas devoir se montrer au public. On peut conclure de cette abstention qu’il ne se trouvait pas assez chaleureusement applaudi et demandé.

Dans une lettre, datée de Berlin, en 1812, Weber parle, pour la seconde fois, de son opéra : « Ma Sylvana a donc partout du malheur, écrit-il au compositeur Jærgel ? Elle ne sera pas donnée au théâtre de Vienne, au dire de l’éditeur Treitschke. Offre à ce dernier Abu Hassan pour cinq carolins d’or… On a essayé, ici, il y a plusieurs mois, mais une seule fois, sous la direction de Rhigini, ma Sylvana. Mais ce fut joué si confusément que tous la déclarèrent une composition insensée. Aujourd’hui l’orchestre est à mes pieds. J’en ai ri, les choses allant toujours ainsi quand on n’est pas là, ou qu’on n’a pas un ami pour diriger. »

Enfin, le 16 mai 1812, Weber écrit, en parlant de cette représentation devant laquelle l’Opéra de Berlin reculait toujours : « Je crois l’avoir mandé