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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol1, 1874.djvu/188

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que les grands maîtres allemands, de S. Bach à Mozart, ont complètement dédaigné cet élément populaire. On n’en trouve aucune trace dans leurs œuvres, dont la langue est, avant tout, académique. En revanche, le romantisme a enrichi le coloris et l’expression de sonorités séduisantes pour nos oreilles modernes. Cette observation s’applique de même à l’école italienne, dont la langue savante fut écrite par Durante et Marcello, et a laquelle Pergolèse, Cimarosa et Rossini ajoutèrent le caractère particulier des airs nationaux.

Afin de ne pas nous écarter du point de vue général où nous nous sommes placé en commençant, ajoutons que c’est dans l’instrumentation de Sylvana qu’apparaît le mieux ce que deviendra la manière de Weber. J’en excepte toutefois son Ouverture ; cette petite pièce symphonique n’annonce nullement la plume qui va écrire les ouvertures d’Euryanthe, de Freischütz et d’Obéron.

M. Martinet a monté Sylvana avec beaucoup de soin ; les artistes l’ont chanté con amore. Les choristes sont excellents, mais je ne puis en dire autant des instrumentistes. Les instruments de bois, flûte, clarinette, basson et surtout le hautbois, se sont fait remarquer par l’extrême timidité de leur jeu.