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musique de piano l’œuvre de Weber n’a pas une bien grande valeur. Ses ouvertures, malgré leur beauté ne sont faites qu’avec les motifs des opéras qu’elles précèdent. Et M. Wagner, lui-même, n’hésite pas à les condamner, en les qualifiant de « pots pourris. » Assurément, Weber est un génie, mais cependant un génie de décadence, et dont l’influence fut d’autant plus grande sur ceux qui l’ont suivi que son inspiration est plus séduisante.

Revenant à Sylvana, je dirai qu’on y rencontre, et non sans étonnement, dans le dialogue musical, comme un écho de nos vieux ouvrages français, des tournures qui rappellent le Boïeldieu de Beniowski, de Ma Tante Aurore et du Petit Chaperon-Rouge. On y sent aussi l’influence de la musique bohémienne, aux périodes courtes, aux rhylhnics originaux et parfois élégants, influence qu’on remarque également chez Meyerbeer dans le Pardon de Ploërmel et dans l’Étoile du Nord.

On sait la part qu’ont prise dans tous les pays les chants populaires, sur certains opéras. Les chants bobémiens et slaves, tout particulièrement, ont laissé des traces très-marquées dans les compositions musicales romantiques de l’Allemagne. C’est de là qu’est né le romantisme en musique ; car on remarquera