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bouquin d’un halluciné, philtre qui doit lui permettre de franchir la limite des mondes et de réaliser tous ses rêves. C’est alors qu’il tombe en extase, circonstance qui permet aux décorateurs et aux machinistes, de transformer avec une habileté magique le cabinet hollandais en un cabinet japonais. Mais ce qu’on ne comprend plus du tout, ce qu’on ne peut pas accepter, même à l’Opéra-Comique, c’est que la cousine du docteur, l’intéressante Léna, lui apparaisse déguisée en Japonaise, puisque son cousin ne l’a pas prévenue du changement de décoration. Il eût fallu ce semble, qu’une autre actrice fut chargée de ce nouveau personnage, tout imaginaire qu’il soit.

M. Gallet ne l’a pas voulu ainsi, et c’est la cousine hollandaise, jalouse de la Japonaise de paravent, qui emprunte son costume, dans l’espoir de conquérir de la sorte le cœur de son savant cousin, espoir que le dénouement justifie.

Mais qu’importent ces extravagances, me direz-vous, si l’on s’y plaît ? Qu’il en soit donc, comme l’ont voulu les auteurs de la Princesse jaune, puisque le public accueille leur pièce avec plaisir.

L’un d’eux, M. Saint-Saëns, est le savant abbé