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d’une petite chapelle, où les dévotes ne manquent pas. Il s’est acquis, dans le monde musical une réputation méritée d’organiste très-distingué et de virtuose du piano ; et malgré certain défaut que nous lui avons reproché — la sécheresse du toucher, — il n’en marche pas moins de pair avec les Planté, les Ritter et les Delahorde. Harmoniste consommé et disciple de la nouvelle école allemande, M. Saint-Saëns, vient de se manifester tardivement au théâtre. De sérieuses qualités le désignaient à la confiance des directeurs subventionnés, mais on sait combien, jusqu’ici, ils s’étaient montrés récalcitrants à toute nouveauté française.

Je commence par établir que les tendances de M. Saint-Saëns sont cousines-germaines de celles de MM. Paladilhes et Bizet. Comme eux, il donne à la partie instrumentale le pas sur la partie vocale. Chez ces trois musiciens, le système est accusé, et ce que nous critiquons dans le Passant et de Djamileh, nous le reprochons aussi, peut-être à un moindre degré, à la Princesse jaune.

La façon dont certains compositeurs d’aujourd’hui comprennent le drame lyrique est contraire à ses règles fondamentales, et nos observations n’ont pas d’autre but que d’essayer de ramener à la vérité