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blics sont restés froids. La chose ne nous a point étonnée dans la salle du Conservatoire, dont les abonnés sont, en général, rebelles aux nouveautés ; mais nous avons été surpris que le public si hospitalier du Cirque national n’ait pas fait meilleur accueil à l’œuvre de M. Saint-Saëns.

Quelles peuvent bien être les causes, nous ne dirons pas de ces chutes, car il n’y a rien là de pareil, mais de cette froideur unanime, constatée par nous, à huit jours d’intervalle, rue Bergère et sur le boulevard, en présence de deux œuvres différentes ?


Quant au Conservatoire nous venons de le dire, son public se roidit presque toujours à l’audition d’une nouveauté. En second lieu, le Comité de la Société a peut-être eu le tort de ne pas donner, dans son entier, la symphonie qu’il avait choisie. Il est, en effet, difficile de saisir la pensée d’un auteur dans des pages détachées.

Mais nous pensons qu’il y a d’autres raisons encore à cette froideur. Ne seraient-ce pas les tendances et la nature même du talent de M. Saint-Saëns qui entraînent de pareils résultats ! Nous avons entendu souvent la musique de ce compositeur virtuose dont