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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol1, 1874.djvu/217

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taines parties restent obscures à l’intelligence du plus grand nombre. Le premier et le dernier morceau sont, pour nous, lettre close. Sauf une phrase très-pathétique du finale, nous n’avons été frappé que par la bizarrerie de la forme, que par la complexité du travail et de la dureté de certains effets. Mais le scherzo est une inspiration ravissante ; l’originalité vous surprend et vous charme.

Quand l’adagio, c’est une page géniale. Beethoven l’écrivit après une longue maladie et l’intitula : « Chant de reconnaissance, offert à la Divinité par un convalescent, sur le mode lidien. » Il n’y a pas de mots pour analyser les émotions que font naître de telles œuvres ; elles vous pénètrent si profondément, les sensations qu’elles donnent sont si durables, qu’on n’a pas envie de les raconter ; on n’éprouve qu’un besoin — celui de les réentendre. L’expression religieuse des idées, dans cet adagio, n’a pas été dépassée par les plus grands compositeurs d emusique sacrée. Ce n’est pas seulement la forme qui est religieuse, c’est rame dont est sortie cette prière musicale, prière que traverse par moments une joie naïve qui semble dire : Qu’il est donc dou de revivre, de revoir le soleil et la nature qu’il féconde !

L’exécution s’est élevée k la perfection elle-même ;