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ces établissements des primes d’encouragement, à la charge d’avoir les prix d’entrée les plus minimes. Affranchissez-les des droits qui les grèvent, à la condition de ne faire entendre que de belles et saines œuvres. Par votre énergie, débarrassez la rue de toutes les bastringues, des orchestres, des tréteaux, des hurlements et des hoquets qu’on y entend ; balayez enfin les maisons de prostitution musicale dont Paris regorge.

« Et lorsque vous aurez, mon cher maître, accompli cette rude besogne, on pourra dire de vous ; il a sauvé l’art de la ruine qui le menaçait et le pays des débauches de l’esprit où on l’avait plongé. »

Depuis un an, je me hâte de le reconnaître, de grands efforts ont été tentés par le ministre des Beaux-Arts dans le sens indiqué dans la lettre qu’on vient de lire. Et ces efforts ne sont point restés stériles. La direction de notre première scène lyrique est échue à un homme intelligent, expérimenté, artisan d’une fortune honnêtement acquise, à un homme loyal, esclave de ses engagements vis-à-vis de l’État.

M. Halanzier a inauguré sa direction en montant l’œuvre d’un de nos jeunes compositeurs, ce qui ne s’était pas vu depuis longtemps à l’Opéra,