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à fait sourd, ne gardait plus de ménagements vis-à-vis de son impérial élève.

Mais l’archiduc ne lui en voulait pas ; on peut s’en convaincre en lisant la lettre suivante, qu’il lui adressait de Baden, près Vienne :


« Cher Beethoven,

» J’ai appris, avec beaucoup de plaisir, par votre lettre, reçue avant-hier soir, votre arrivée dans ma chère ville de Baden, et j’espère vous voir demain avant midi, si votre temps vous le permet. Comme, depuis les quelques jours que je suis ici, ma santé s’en trouve bien, et que je puis entendre de la musique et en exécuter moi-même, je fais des vœux pour que le séjour dans cette jolie et saine contrée vous soit favorable. Ma sollicitude pour vous trouver ici un logement serait ainsi récompensée.

« Votre ami
» Rodolphe. »


Hélas ! aujourd’hui nos musiciens français n’ont point de prince Rodolphe pour les protéger et les encourager. Ils sont réduits aux sympathies trop souvent stériles, d’un critique !