Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol1, 1874.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 242 —

nifeste promptement : le compositeur inexpérimenté et ignorant de la partie scolastique de son art se heurte à des difficultés sans nombre. Il finit, en dépit de l’organisation la plus distinguée, par tomber, malgré lui, dans la vulgarité. La science est laide obligée de l’inspiration dans toute œuvre d’art. Nous souhaitons vivement que M. Diaz ne se lasse pas de marcher dans ses sentiers un peu abruptes, il est vrai, mais qui conduisent aux succès durables.


L’ensemble de l’interprétation ne laisse rien à désirer. Mme Gueymard, à l’aide de sa voix magnifique, a trouvé le moyen de faire jaillir quelques étincelles d’un rôle ingrat. Mlle Bloch, malgré l’empâtement de sa voix et de sa diction, a mieux réussi qu’elle n’est accoutumée. M. Achard faisait, mercredi, ses débuts à l’Opéra ; il ne manque ni de distinction, ni d’étendue dans la voix : malheureusement le timbre de cette voix n’a plus qu’une sonorité monotone. On le savait déjà, il n’est point de rôle qu’on ne puisse confier à M. Faure : il triomphe toujours, dans la musique plus vocale comme dans celle qui l’est le moins. Il nous en a donné plus d’une fois la preuve dans les dernières années. Chanteur admirable, comédien excellent.