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blesse est extrême. Quant au ballet, où l’on ne danse pas, et dans lequel les naïades se contentent de quelques poses habilement réglées par M. Mérante, la musique en est absolument nulle.

M. Faure s’est, à la lettre, entendu acclamer au troisième acte, le plus faible de l’opéra, dans l’air :


Hélas ! il avait vingt ans ;
Il s’éveillait au printemps.

. . . . . . . . . . . . . . .


Marâtre aveugle à nos pleurs,
Ô nature, sois maudite !

M. Faure a su donner de la valeur à ce morceau, qui n’est pas mauvais assurément, mais dont le souffle mélodique ne dépasse pas celui d’un Noël d’Adolphe Adam.

Ajouterai-je encore un mot sur les récitatifs dont je n’ai pas parlé ? Hélas ! aucune variété n’a présidé à leur fticture. Le chanteur récite souvent deux ou trois vers sur la même note, ce qui fait ressembler le récitatif de M. Diaz à du plain-chant. Si la partition de la Coupe du roi de Thulé prouve que son auteur a le goût du chant, elle montre aussi qu’il lui reste encore beaucoup à apprendre. Pour écrire une œuvre de longue haleine, ([uelques dons naturels ne suffisent pas, il fut encore que l’étude les ait développés. Sans de fortes études, l’impuissance se ma-