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s’en étonner et de le regretter. Que de chefs-d’œuvre anciens rarement exécutés on entendrait avec bonheur ! Et quelle étude, quelle noble émulation pour nos jeunes compositeurs ! Mais il faudrait travailler, répéter, et c’est là ce qui nous coûte le plus.

Bien des fois nous nous sommes pris à regretter que nos musiciens ne se tournent pas vers le style de la musique sacrée, étude où se sont formés les plus grand génies de la musique. Aujourd’hui, l’un de nos plus jeunes compositeurs vient de réaliser ce vœu. M. Massenet nous a fait entendre, vendredi, à l’Odéon, un oratorio, Marie-Madeleine, dont les paroles sont de M. Gallet.

Malgré l’insuccès d’argent de Don César de Bazan, nous n’avons pas été de ceux qui n’ont vu dans l’auteur de cet opéra qu’un musicien impuissant, et encore moins de ceux qui lui reprochaient de tremper sa plume dans l’encrier de R. Schumann. Loin de là, nous soutenions, au contraire, que M. Massenet se recommandait aux amateurs de musique par la facilité naturelle de l’inspiration et par la clarté du style. Lorsqu’il était accusé par les uns de schumanisme et par les autres de l’abandonner, nous essayions, en dehors de toute passion, de tout