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intérêt, d’analyser sa partition, de faire apprécier les signes manifestes d’une charmante organisation musicale.

L’oratorio que nous entendions vendredi à l’Odéon donne absolument raison à nos appréciations antérieures. Cette nouvelle œuvre en confirme la justesse, et l’on me permettra de me réjouir d’une telle bonne fortune, puisqu’elle dote la France d’un vrai musicien. Je vois dans Marie-Madeleine la manifestation éclatante d’un esprit distingué, poétique, et, par moment même, vigoureux. Et cet esprit s’exprime dans une langue savante et précise qui n’a rien de commun avec les divagations prétentieuses des impuissants, de ces chercheurs qui ne trouvent jamais rien, et dont on voudrait étiqueter les insanités du mot — Progrès !

Marie-Madeleine est une belle et solide partition, non sans défauts, peut-être ; mais s’ils existent, l’auteur sera le premier à les reconnaître. La qualifier de chef-d’œuvre serait de l’exagération ; mais c’est une œuvre, une œuvre d’artiste, de véritable artiste, dont nous félicitons sincèrement et chaleureusement l’auteur de Don César de Bazan.