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mant. Le genre pastoral, en musique, est un peu trompeur : grâce à certains rhythmes et à l’aide des jolis timbres des flûtes, des hautbois, des clarinettes et des basses, un musicien manque rarement d’y produire de l’effet. Toutefois, je n’entends diminuer en rien la valeur de ce morceau, dans lequel M. Massenet a mis beaucoup de grâce.

J’aime moins le chœur ironique où les compagnes de Madeleine se moquent de son repentir. Mais le rire est si difficile en musique ! En revanche, je louerai sans réserve le chœur qui vient après l’air de Judas, le « chœur de l’insulte », l’une des pages les plus vigoureuses de la partition et écrite de main de maître.

Dans la seconde partie, le duo de Madeleine et de Jésus m’a paru d’un sentiment exquis, et le duo des deux sœurs d’une belle inspiration. Le Pater noster chanté par Jésus et par ses disciples, a produit dans le public une forte impression. Le caractère en est simple, grand, et l’expression pénétrante.

La troisième partie, le Golgotha, débute par un cîiœur magnifique. Nous sommes là en plein drame, et le musicien s’y est maintenu à la hauteur du sujet. Que dire de plus ? L’air de la Madeleine, pleu-