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Le drame sacré de M. Louis Gallet expose en excellents termes l’histoire de la Madeleine qui a su inspirer également bien les deux collaborateurs. Il avait pour interprètes solistes Mme Viardot (Madeleine), Mme Vidal (Marthe), M. Bosquin (le Nazaréen), et M. Petit (Judas). Les deux femmes, pour des causes différentes, se sont montrées au-dessous de leur tâche. La fatigue de l’âge mûr et l’inexpérience de la jeunesse leur conseillaient cependant l’abstention. La voix de M. Petit est mal assurée : seul M. Bosquin a mérité les applaudissements. Il a le style de l’oratorio, le sentiment toujours juste des situations, et sa place est désormais marquée parmi les rares bons chanteurs du temps présent.

Les chœurs et l’orchestre, sous l’excellente direction de M. Colonne, ont bien laissé un peu à désirer. Les deux ou trois accrocs qu’on a pu remarquer dans l’exécution s’expliquent aisément, si l’on songe que les quinze morceaux dont se compose Marie-Madeleine, n’ont été répétés que deux fois à l’orchestre.

Voici les morceaux qui nous ont le plus frappé : la première scène ; — « La Magdaléenne à la fontaine », sorte de pastorale orientale d’un effet char-