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Green aime un certain Williams, que n’agrée point pour gendre le pontife in partibus des mariages écossais. Les amoureux imaginent, un beau jour, de prendre les habits d’un couple de hautparage, venu à Gretna-Green pour se jurer fidélité, dans le mariage, sur l’enclume du père Toby. Celui-ci, grisé par l’ale que lui versent ses clients, revient à sa forge, où il trouve Williams et Pretty, qu’il ne reconnaît pas sous leur déguisement. Aussi les marie-t-il sans hésiter.

À ce moment arrive le père du jeune lord qui, bientôt, s’aperçoit que le forgeron vient d’unir Pretty et sa fiancée croyant marier un jeune seigneur. Ainsi finit cette comédie, que traversent deux ou trois incidents, prétextes à danser ; et c’est, en somme, tout ce que voulait M. Nuitter, l’habile librettiste.

Je n’ai pas à présenter l’auteur de la musique à mes lecteurs ; on se souvient de sa suite d’orchestre, exécutée avec un grand succès, l’année dernière, aux Concerts-Populaires, ainsi que de Madame Turlupin, opéra en trois actes, joué dernièrement à l’Athénée où l’on rencontre d’agréables fragments. Le directeur de l’Opéra, en confiant à M. Guiraud le ballet de Gretna-Green, s’était donc rallié à la bonne opinion que faisaient concevoir ses débuts