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dans son rôle de séducteur ; la séduction lui est familière. Quant à Mlle Beaugrand, je suis un peu embarrassé pour en parler puisque le public la goûte davantage à mesure qu’elle s’éloigne de mon idéal. Que voulez-vous ? je suis de la vieille école ; je tiens pour la danse noble et ne fais pas grand cas de la virtuosité, des tours de force, des petits effets sur place, du taqueté le plus merveilleux ; le pointu n’est pas ce que j’aime en art : je lui préfère la grâce d’une belle ligne courbe. M. L. Mérante mettant sous son bras la très exiguë Mlle Beaugrand, comme on ferait d’un parapluie, ne me paraît pas non plus le comble de l’élégance.

L’art de la danse qu’illustra la Taglioni s’en va ici, comme en Italie ; Mmes Sangalli et Beaugrand, dans des genres différents, tournent au métier d’acrobate. Hélas ! tout s’en va, absolument tout ! 1 Mais qu’importe, si M. Barodet est content !

13 mai 1813.